Fuir de chez les moldus et tomber dans la gueule du loup [PV Sirius]

Ofelia avait donc quitté la famille moldue chez laquelle elle se trouvait, qui l’avait encore battue la veille au soir, un matin avant le lever du soleil, vêtue de haillons. Elle était incapable d’estimer depuis combien de temps elle fuyait – plusieurs jours en réalité - mais elle avait eu le temps de terminer le pain et l’eau qu’elle avait emportées. Et comme elle n’y voyait pas et ne s’y connaissait pas en la matière, il n’était pas question pour elle de ramasser des baies et les manger. Au bout d’une journée de fuite, elle avait cessé de courir, n’en trouvant plus la force. Mais, elle avait poursuivi son chemin.
En tous cas, cela faisait plus de 24h qu’elle n’avait ni bu ni mangé et elle se trouvait désormais dans la campagne londonienne. De temps en temps, elle s’accrochait à un buisson, à des ronces, et si elle se débrouillait tant bien que mal pour s’en dégager, à chaque fois, elle y laissait un bout de tissu. Elle finit par marquer une halte au pied d’un arbre et y resta songeuse, un moment. Elle y cherchait également un instant de repos, affaiblie non seulement par tout ce qu’elle avait vécu, mais aussi par sa fuite actuelle, le manque d’eau et de nourriture. En somme, elle était dans un état pitoyable et déplorable.
Le jeune homme qui l’avait libéré et les mangemorts qui n’avaient pas su l’empêcher de fuir avaient bien sûr subi des représailles, avant de partir à sa recherche. Et depuis des mois, ils fouillaient la contrée. Ce jour-là, ils se trouvaient justement dans le secteur. Ofelia n’avait jamais pu voir à quoi ils ressemblaient sous leurs cagoules, donc même si elle n’avait pas perdu la vue, elle n’aurait su les reconnaître. Par contre, elle avait mémorisé leurs voix durant sa captivité. Et justement, elle entendit une discussion émanant d’eux alors qu’ils s’approchaient d’elle, ignorant encore qu’elle se trouvait là.
La petite fille sauta alors sur ses pieds, décidée à se remettre à courir. Elle savait que s’ils la rattrapaient, elle avait peu de chances d’en réchapper, qu’elle repartirait pour un tour… Elle n’avait eu que le temps de se lever quand ils se trouvèrent face à elle. Ils la reconnurent instantanément. Ils avaient décidé depuis sa fuite que s’ils la retrouvaient, ils lui feraient payer son escapade, la recaptureraient, s’assureraient qu’elle n’ait plus la possibilité de s’échapper une nouvelle fois et continueraient ce qu’ils avaient commencé. Ils s’apprêtaient donc à mettre leur plan à exécution, mais terrorisée, la gamine disparut et se retrouva perchée sur une branche d’un arbre non loin de là. Le sortilège impardonnable qui lui était destiné alla frapper le tronc de l’arbre contre lequel elle s’était appuyée un peu plus tôt (et qui n’était pas celui dans lequel elle était perchée).
Sa disparition fit bénéficier Ofelia d’un effet de surprise sur ses assaillants, mais là-haut, elle était paniquée. Ajoutant la peur de tomber de l’arbre à celle d’être capturée. En plus, elle voyait mal comment éviter l’un et l’autre. Elle se cramponna néanmoins de toutes ses forces au tronc de l’arbre malgré les violents tremblements qui agitaient son corps, du fait de la terreur qui s’était emparée d’elle. En même temps, se croyant seuls avec l’enfant, les Mangemorts discutaient des meilleurs moyens de lui faire payer son escapade et de ce qu’ils imaginaient faire d’elle une fois là-bas. La petite fille comprit qu’il faudrait une intervention miraculeuse là maintenant tout de suite pour qu’elle en réchappe… Sinon, elle redeviendrait leur jouet et leur cobaye pour toujours.
Regardant autour d’eux, les Mangemorts finirent par la repérer. Ils se délectaient de la terreur qu’ils inspiraient à l’enfant et s’apprêtaient l’un à lancer un sortilège de lévitation et de la poser au sol avec juste assez de précaution pour qu’elle restât en vie et fût capable de marcher jusqu’à leur repère tandis que l’autre s’apprêtait, tandis qu’elle serait dans les airs, à lancer un autre sortilège pour la ligoter, avant d’appliquer leur plan initial… Pendant ce temps-là, malgré la peur liée à sa cécité, peu décidée qu’elle était à se laisser attraper si facilement que cela, la petite fille tâtonnait afin de réussir à grimper plus haut dans l’arbre. Elle devinait qu’elle serait plus difficile à toucher si elle était une cible mouvante que si elle restait cramponnée au tronc.

Remus avait été attaqué. La nouvelle venait d’arriver et Dumbledore n’étant pas là, aucun des deux Dumbledore, le coursier avait aussitôt filé à Poudlard pour avertir les directeurs de l’urgence d’aller secourir le lycanthrope. Sirius ne comprenait pas quel pouvait bien être l’intérêt d’avoir deux Dumbledore si c’était pour qu’ils soient toujours collés l’un à l’autre, et sa colère décuplait maintenant que Remus était en danger et que son seul salut provenait de cette information que le coursier n’avait pu donner à la personne qui devait le recevoir.

Remus était son dernier ami, le seul être qui le rapprochait encore de la vie. Il n’était pas question de le laisser mourir faute d’informations. Sirius se savait en danger d’être arrêté, il y avait les Mangemorts et il y avait le gouvernement, mais il ne pouvait pas laisser Remus seul. Discrètement, il se glissa hors de la maison et se changea en chien. Il galopa alors hors des limites de la ville de Londres et se glissa dans la campagne à la recherche de son meilleur ami. Mais alors qu’il cherchait, des voix se firent entendre. Toujours sous sa forme de chien, Sirius espionna un groupe de Mangemorts apparemment très intéressés par un arbre.

Sirius serait sûrement resté caché sans prendre de risques inutiles, s’il n’avait pas aperçu une petite créature, cramponnée au tronc de l’arbre. Une fillette. Sirius ne pouvait pas laisser cette enfant se faire enlever au nom de sa propre sécurité. Il ne pouvait en être question. Redevenant humain, il se précipita sur le chemin et lança aussitôt un sortilège. Deux Mangemorts furent projetés sur le sol.

« Eloignez-vous de cette petite, bande de brutes ! »

Les Mangemorts se mirent à se moquer de lui en le reconnaissant mais Sirius ne s’en laissa pas démonter. Il était habile et rapide, et ils n’étaient pas nombreux ni surentraînés. Il les mit rapidement en déroute. En revanche, rassurer la fillette ne serait pas une mince affaire et la descendre contrainte et forcée de son arbre ne l’aiderait pas. Aussi le jeune homme prit-il son courage à deux mains et escalada-t-il l’arbre pour se retrouver auprès de la fillette.

« Salut, pitchoune, » lui dit-il d’une voix engageante. « Ecoute, je sais que tu dois avoir très peur, mais je ne te ferai pas de mal. J’ai fait partir les affreux ! Mais si tu restes là, tu risques de tomber. Alors, ce serait bien que tu redescendes avec moi, tu veux bien ? Prends ma main, s’il te plaît »

Il la lui tendit, en espérant qu’elle la prendrait sans trop de difficulté.

Tout d’un coup, Ofelia entendit une troisième voix. Une voix qu’elle ne connaissait pas. Elle pouvait tout de même s’apercevoir que c’était un homme qui parlait. Et elle comprit très vite qu’il avait décidé de prendre sa défense. Elle entendit également les sons de l’affrontement en bas et se rassit donc sur une branche, avant de se recramponner au tronc de l’arbre.

L’enfant dû percevoir un mouvement d’air ou entendre un son particulier. Toujours est-il qu’elle perçut la présence de Sirius dans l’arbre avant qu’il n’ait pris la parole. Elle l’écouta, tournant la tête plus ou moins dans sa direction, mais sans le regarder, puisqu’elle n’y voyait pas. N’ayant pas oublié les règles de politesse, elle lui rendit ses salutations d’un signe de tête. Elle s’aperçut aux premiers mots que c’était le même homme qu’elle avait entendu prendre sa défense face aux Mangemorts un instant plus tôt.
Oui, elle était toujours terrorisée. Et si c’était facile de répondre sur ce sujet, même sans parler, mais du fait de son tempérament, elle n’était pas décidée à le faire. Néanmoins, son corps se chargea de répondre pour elle : l’enfant était toujours prise de violents tremblements.
Elle savait qu’elle risquait de tomber, seulement, elle était bien incapable de redescendre. Elle se donna un instant de réflexion. Pouvait-elle lui accorder un semblant de confiance ? Disons assez pour accepter son aide ? Malgré son jeune âge, elle avait déjà compris que les apparences étaient parfois trompeuses et que toute personne semblant bien intentionnée ne l’était pas forcément réellement. D’un autre côté, elle avait bien besoin d’un coup de main. Elle finit par considérer que dans la mesure où il lui avait sauvé la vie, il devait être un minimum digne de confiance. Elle fit alors un petit signe de la tête pour dire qu’elle voulait bien redescendre avec lui.
Ofelia avait parfaitement compris qu’il lui tendait la main, l’objectif était maintenant de réussir d’une part à lâcher son arbre d’une main, d’autre part à trouver la main de son sauveur… Elle avait un ordre d’idée dû à la direction d’où venait la voix de Sirius. Tremblant toujours comme une feuille, et d’un geste très lent, elle s’agrippa plus fortement d’une main au tronc, pour lâcher l’autre et la déplacer en direction de la voix de Sirius. La main de l’enfant balaya alors l’air jusqu’à finalement tomber sur l’épaule de son interlocuteur. Doucement, elle tâta, pour chercher son bras et aller à tâtons jusqu’à sa main.

Quant Sirius vit la petite fille tâtonner dans sa direction, il ouvrit des yeux ronds en comprenant qu’elle était complètement aveugle. La première question qu’il se posa, c’était de savoir si la fillette était aveugle de naissance ou si c’étaient ces brutes de Mangemort qui lui avaient causé ça. Si tel était le cas, il allait y avoir des morts ! Non pas que Sirius n’eût pas déjà envie de tuer ces monstres qui torturaient et tuaient des milliers d’innocents. Mais pour le moment, sa priorité était la sécurité de cette fillette qui semblaient être passée par des moments particulièrement difficiles.

Quand elle posa la main sur son épaule, le cœur remué par l’émotion causée par le constat qu’il venait de faire, Sirius posa sa main sur son épaule, recouvrant la main de l’enfant. Il prit la petite main dans la sienne et attira délicatement la fillette contre son cœur, la maintenant en sécurité dans son bras. Il se servit de son bras libre pour descendre et la ramener en sécurité sur le sol. Une fois qu’il l’eut déposée, il se mit à genoux pour être à sa hauteur et posa une main sur l’épaule de la fillette.

« Ecoute, ma puce, je ne sais pas d’où tu viens, ni ce que te voulaient ces affreux jojos, mais je ne peux pas te laisser ici toute seule. Tu ne seras pas en sécurité, tu me comprends ? »

Il réfléchit aux options qui s’offraient à lui mais il n’en avait pas beaucoup. Il ne pouvait pas la confier au gouvernement magique alors qu’il était lui-même en cavale et il n’avait pas confiance en le gouvernement moldu pour prendre soin d’une petite sorcière aveugle, ce qu’elle était de toute évidence, puisqu’elle n’avait probablement pas escaladé cet arbre sous les feux des Mangemorts sans aucune magie.

« Je m’appelle Sirius. Et toi, quel est ton nom ? »

Avant même de partir à la recherche de la main de Sirius via son bras, elle sentit qu’il posait sa main sur la sienne. Et bientôt, elle sentit qu’il l’attirait contre lui et lâcha donc le tronc de l’arbre. Là, elle ne risquait plus de tomber. D’autant qu’à la place du tronc, elle s’accrocha à l’épaule de Sirius.

Et bientôt, elle sentit qu’il la déposait à terre : ils étaient arrivés au pied de l’arbre. Et pourtant, ça n’avait pas dû être facile facile de descendre de l’arbre en la portant et en n’ayant qu’une main libre pour se tenir à l’arbre. Car si elle ne pouvait le voir, elle avait pu déduire de la façon dont il la tenait qu’une de des mains de l’homme dont elle ignorait encore l’identité était occupée à la maintenir dans ses bras. Si ses tremblements s’étaient atténués, ils n’avaient pas complètement cessé.

En guise de remerciement, elle lui adressa un doux sourire. Celui-ci était dépourvu de joie, mais c’était tout ce qu’elle avait trouvé qui ne passât pas par la voix. Ensuite, elle l’écouta. Elle lui adressa un signe de tête d’assentiment : oui elle comprenait. Si jamais elle se décidait, sans parler, ça serait un peu… compliqué de lui expliquer d’où elle venait, comment elle en était arrivée là, ce que les Mangemorts lui voulaient… Enfin, bref, même si elle avait été disposée ou même quand elle serait disposée à le faire, raconter son histoire ne serait pas une mince affaire.

De nouveau, elle lui adressa un signe de tête accompagné d’un léger sourire. Cela voulait dire « enchantée de faire votre connaissance ». Puis, elle lui montra ses lèvres, et lui fit signe des mains qu’en plus d’être aveugle, elle ne parlait plus non plus. Elle supposait que même si ses connaissances en écriture étaient très limitées, avec un papier et un crayon, elle aurait pu réussir, même sans y voir, à écrire son prénom. Mais, elle n’en avait pas à sa disposition. Pourtant, elle pouvait bien lui révéler son prénom. Alors, elle lui remontra ses lèvres, afin de l’inciter à y lire la réponse à la question qu’il avait posé. Elle articula bien, avec un geste légèrement exagéré, mais silencieusement son prénom. Et ne sachant pas s’il arriverait à lire sur ses lèvres ou non, elle doubla cela d’un geste dans les airs, y écrivant son prénom en lettres bâtons :

<< OFELIA >>

Sirius sourit en voyant que la jeune fille hochait la tête. Au moins, elle comprenait l’importance de la situation et de laisser Sirius prendre soin d’elle. Il s’attendait à ce qu’elle soit plus méfiante que ça, mais il fut rassuré que ce ne soit pas le cas. Il regarda sa main qui était un peu égratigné par l’arbre, mais ce ne serait rien de grave et apparemment la fillette n’avait pas de blessures graves en dehors, évidemment de sa cécité. Cependant, quand il la vit simplement hocher la tête, il se demanda si elle allait vraiment bien.

Quand il se présenta, le sourire et le hochement de tête de la petite le convainquit qu’elle ne semblait pas avoir peur. C’était déjà ça, mais pourquoi ne parlait-elle pas ? Il eut la réponse en voyant qu’elle lui indiquait sa bouche et qu’elle s’exprimait par gestes pour tenter de lui faire comprendre quelque chose. La fillette ne pouvait visiblement pas parler. Était-ce psychologique ou physiologique, il n’en avait aucune idée, mais il valait mieux partir du principe que c’était définitif. Si ce ne l’était pas, ce serait une bonne surprise. Il lut sur ses lèvres sa réponse.

« Ravi de te rencontrer, Ofelia. Ecoute, ma puce, voilà ce qui se passe. Je vais te ramener chez moi et tu y seras en sécurité, parce que les Mangemorts ne connaissent pas ma maison. Ils ne peuvent pas y entrer. Cela dit, » ajouta-t-il en posant une main sur l’épaule de l’enfant. « Je suis venu ici pour retrouver un ami, qui doit être blessé. Il va falloir qu’on le retrouve avant que je te ramène, tu comprends ? »

Il ne pouvait pas rechercher Remus sous son apparence humaine. C’était trop dangereux. Si jamais il tombait sur des sorciers qui le reconnaissaient, il ferait courir un danger à tout l’Ordre. De plus, sous sa forme de chien, il pourrait sentir l’odeur de Remus. Il n’y avait donc pas énormément de solutions.

« Pour pouvoir le retrouver, il va falloir que je te révèle un secret. Tu ne diras rien, n’est-ce pas ? » dit-il avant de sourire malicieusement. « Mais je suis tranquille, puisque tu ne peux pas parler ! »

Il espéra que la fillette ne prendrait pas peur, mais il était un très gentil chien, après tout.

« Voilà, la vérité, c’est que je suis capable de me changer en animal, en chien. Et ce sera mieux pour retrouver mon ami. Je vais donc te montrer comment je suis en chien et nous pourront partir à sa recherche, d’accord ? N’aie pas peur, je ne te ferai aucun mal, je suis un chien très gentil. » dit-il en riant.

Il se transforma aussitôt et avança vers la fillette pour mettre sa tête contre la main de l’enfant, tout en douceur.

Ofelia put constater bien vite qu’elle avait réussi à se faire comprendre de son interlocuteur. Ce qui était une bonne chose. Elle écouta ensuite ce qu’il avait à lui dire.
Un toit et à l’abri des Mangemorts en plus ne serait pas refus, l’enfant ne pouvait dire le contraire. Même si la prudence l’incitait à rester sur sa réserve, même si elle savait qu’on ne suivait pas le premier inconnu venu, son instinct lui disait qu’elle pouvait avoir confiance. Et si elle avait du mal à être sûre d’elle après ce qu’elle avait vécu, elle était aussi trop exténuée pour continuer à fuir éternellement et chercher une autre solution, qui pourrait être pire que celle qui lui était proposée.

Apparemment, elle devrait ceci dit attendre un peu pour prendre du repos. Elle adressa un signe de tête d’assentiment à ce qu’il lui avait dit : oui, elle comprenait.

*Est-ce que ça ne sera pas un peu compliqué pour Sirius de chercher son ami avant de nous ramener chez lui ? * se demanda-t-elle.

Remarquant qu’il continuait sur sa lancée, la petite fille sortit de ses pensées pour rester attentive à ce qu’il disait. De nouveau, elle fit un signe de tête : il pouvait être tranquille, si elle devait garder le secret, elle le garderait. Pas qu’elle pût parler effectivement, mais comme elle l’avait montré, elle restait capable de communiquer quand elle le souhaitait.

*C’est possible de se transformer en animal ?!* pensa-elle, surprise. Cette émotion vint se peindre sur le visage de l’enfant.

Bientôt, après avoir entendu la révélation de Sirius, elle sentit un poil doux sous sa main. Elle le « regarda » avec sa main sous cette forme, en profitant pour le caresser. Elle avait toujours adoré les animaux et ne pouvait donc résister à la tentation.

*Mais, comment faire pour le suivre sous cette forme ? A part en m’installant sur son dos… ?* se demanda-t-elle.

Elle connaissait fort bien la réponse, mais visiblement, pas fierté, elle en cherchait une autre. Elle savait bien au fond d’elle-même que dans la mesure où il n’y avait pas de laisse à laquelle elle pût s’accrocher et que n’ayant pas de canne, la seule solution raisonnable, c’était de s’installer sur le dos de Sirius et de s’accrocher, mais elle hésitait à la mettre en œuvre.

Quand Sirius se changea en chien, et qu’il s’approcha de la fillette, celle-ci ne prit pas peur et se mit à le caresser avec visiblement beaucoup de joie. Sirius qui, sous cette forme, adorait s’amuser et adorait aussi les enfants, il se mit donc à secouer la queue vivement pendant que la fillette le cajolait. Il se frotta contre la fillette et fit le tour tout autour d’elle en la chatouillant de ses poils pour la faire rire. Il la chamailla quelques minutes puis il se baissa pour l’inviter à monter sur son dos. Il n’y avait pas d’autre solution pour qu’elle puisse l’accompagner.

Sous sa forme de chien, il renifla le sol pour essayer de repérer Remus. L’odeur de son ami était très caractéristique et il n’eut aucun mal à l’identifier, il se précipita donc à travers les bois. Cependant, il le fit en faisant attention à ne pas faire tomber sa nouvelle petite protégée. Il était heureux d’avoir pu aider cette fillette, mais il n’oubliait pas que sa priorité était de venir en aide à Remus. Il s’avança et l’odeur était de plus en proche, celle de son ami, celle de celui qui était le plus proche de lui aujourd’hui.

Remus était allongé par terre, évanoui. Sirius se précipita auprès de lui. Une blessure lui martelait le front et du sang coulait, mais il était en vie. Sa poitrine se soulevait au rythme de ses respirations difficiles. Sirius, fou d’inquiétude, fit glisser Ofelia de son dos et se précipita auprès du jeune homme, se retransformant.

« Remus ! Hé, vieux frère, tu m’entends ? »

Sirius leva sa baguette et lança un sortilège simple visant à réduire la blessure à la tête. Le sang cessa de couler, mais Remus n’était pas en état de se déplacer seul. Sirius se mit à réfléchir à toute allure dans l’espoir de trouver un moyen de le secourir.

PNJ : Arthur Weasley

Voilà deux heures que je cherche. Mais bon sang où peut-il être? Le temps joue contre moi et pourtant je ne trouve toujours pas la personne que je cherche! Quand je pense au temps déjà perdu. Il a fallu que ce coursier cherche un moment avant de trouver quelqu’un qui était présent pour aider Remus. Maintenant il est tard et tout ce que je sais c’est que Remus est là quelque part blessé. J’accélérais encore un peu pas.

Je garde mon sang-froid en faisant attention à ce qui m’entoure! Il ne s’agirait pas de me faire avoir alors que je tente de sauver un ami. J’aurais l’air malin! Et ensuite qui viendrait au secours de Remus? Visiblement pas grand monde. Et inutile du coup d’espérer les renforts pour moi! Bref voilà donc deux heures que je cherche Remus et je commence à craindre de ne pas le trouver.

Je suis sur le point d’abandonner lorsque j’aperçois au loin trois silhouettes. Une est allongé sur le sol, la deuxième est penchée sur la première et la troisième semble nettement plus petite que les deux autres. Prudemment je m’avance . Je ne fais aucun bruit et me rapproche assez pour identifier les personnes devant moi. Mais qu’est-ce que c’est que ce bordel? QU’est-ce qu'il fout là? Et avec une gamine? C’est qui d’ailleurs?

Je venais en effet de reconnaitre Sirius qui n’aurait jamais dû quitter sa demeure par les temps qui courent. Je suis un peu inquiet aussi de le voir accompagné d’une gamine mais je mets bien vite ces questions en sommeil pour me soucier de la raison première de ma présence ici, à savoir le corps allongé sur l’herbe. J’espérais ne pas être arrivé trop tard! Je m’avance donc vers le groupe.

« Sirius ? »

Je fais attention de lui parler avant d’arriver sur lui pour ne pas non plus me prendre un sort par la surprise.

« Il est vivant ? »

Une fois l’assurance de ce détail prise je me tourne alors vers Sirius.

« Mais qu’est-ce que tu fait ici ? Je peux savoir pourquoi tu es sortis ? Et puis avec un enfant ?! Ta situation n’est pas assez dangereuse comme ça ? »

Je regardais autour de nous. On n'avait pas le temps de discuter de ça. Plus vite on rentrerait plus vite tout le monde serait en sécurité et Remus serait soigné.

« Aller on ferait mieux de filer. Je prends Remus et toi la gosse ? direct au QG »

Ni une ni deux j’attrape Remus, le charge sur mon épaule et quand je suis sur que Sirius est prêt avec la gosse on transplane tous en direction du quartier général.

[Désolée, c'est court]

Si du fait de sa cécité, Ofelia ne put voir que Sirius sous sa forme d’animagus agitait la queue, elle le sentit qui se frottait contre elle et la chatouillait.
De sorte qu’elle sentit également qu’il se baissait pour l’inviter à monter. Tâtonnant, elle finit par le trouver, prendre appui sur lui, l’enjamber et s’installer sur son dos. Elle se tenait à lui tandis qu’il se déplaçait ainsi à la recherche de Rémus.

Tout d’un coup, la petite fille sentit que Sirius la faisait glisser et par réflexe tendit ses mains en avant. Elle se réceptionna ainsi, sans dégâts. Une fois par terre, elle se contenta de s’asseoir et de tendre l’oreille pour savoir ce qu’il adviendrait d’elle. Elle entendit donc la discussion entre Arthur et Sirius. Elle attendit que ce dernier fût de nouveau à côté d’elle pour repartir avec lui.

Sirius ne put s'empêcher de soupirer face au comportement infiniment réprobateur de Arthur Weasley. Si tout le monde, à l'ordre du Phénix, pouvait arrêter de vouloir le confiner et l'empêcher de faire quoi que ce soit à longueur de temps, ou le gronder comme un enfant de cinq ans, cela l'aiderait peut-être à avoir l'impression de ne pas être prisonnier de l'ordre comme il l'avait été des détraqueurs pendant toutes ces années. D’ailleurs, quand on y pensait, certains d'entre eux étaient aussi déprimants que des détraqueurs.

Il ne tenta pas de se justifier sur la raison pour laquelle il était parti chercher son meilleur ami. N'était-ce pas évident qu'il n'allait pas le laisser tout seul à la merci de ses ennemis alors qu'il était tout ce qu'il lui restait de leur groupe d'amis d'adolescents ? Son silence eut au moins le mérite de clore la conversation assez rapidement par un ordre de sa part de retourner au QG et d'y emmener la petite fille qu'il venait de rencontrer. Arthur saisie Remus et transplana aussitôt. Sirius se pencha vert Ofelia et puis parla à voix basse.

« Et tu vois ma chérie, c'est pour ça qu'on les appelle des empêcheurs de tourner en rond. »

Riant à sa propre plaisanterie, il attrapa la fillette dans ses bras et l'emmena à son tour jusqu'au 12 square Grimaud où elle pourrait être sûr d'avoir un abri et d'être totalement en sécurité. Il savait qu'il ferait tout pour que la petite n'ait plus jamais dans le regard cette peur qu'elle avait quand il l'avait trouvée à la merci des mangemorts. Il se sentait pour elle un attachement profond et il avait bien l'intention de la protéger quoi qu'il arrive et de lui éviter toutes les souffrances possibles. Elle serait toujours en sécurité auprès de lui.